Le festival de Cannes bat son plein sur la Croisette : l’occasion de comparer le métier de réalisateur à celui de manager agile. En quoi les cadres peuvent-ils s’inspirer de « celui qui cadre » au cinéma ? Du casting des collaborateurs à la supervision des techniciens, les analogies entre entreprise et plateau de tournage sont nombreuses. Zoom sur un professionnel hors norme de la gestion d’équipe. Moteur. Ça tourne. Action !
En extrapolant un peu (beaucoup), le réalisateur cinéma peut s’apparenter à un cadre en entreprise. C’est un rôle à la fois opérationnel et artistique qui implique des compétences techniques (hard skills) et des savoir-être proches de celui du manager agile :
Recrutement : dénicher l’étoile montante
Comme le manager agile, le réalisateur choisit à qui donner le 1er rôle. Lors du casting, il peut :
- s’appuyer sur l’expérience de monstres sacrés (ex : des consultants « Senior »)
- miser sur un(e) jeune premier(e) pour en faire le César du meilleur espoir
Par son écoute et ses indications de mise en scène, il laisse les acteurs donner libre cours à leur art. Objectif : qu’ils se montrent sous leur meilleur profil.
Leadership : insuffler l’angle de vue
Plan séquence ou champ/contrechamp ? Travelling arrière pour prendre du recul ou contre-plongée pour être au plus proche de ses équipes ? En studio ou décor naturel ? Comme le manager agile, le réalisateur jongle avec les prises de vues et de décision. Il procède au repérage des lieux de tournage, découpe les scènes en plans (d’action), choisit le bon cadrage tout en pensant à la bande originale. Il a une idée claire de son long-métrage. C’est lui qui donne le rythme.
Gestion des ressources : suivre le scénario
Comédie romantique, film d’action ou bon vieux mélo ? L’histoire écrite par le scénariste prend vie sous l’œil du réalisateur. Il doit se conformer au script comme un manager met en (chef d’)oeuvre la stratégie de l’entreprise. Il doit aussi apporter son regard unique.
Pour ça, il devra répéter et multiplier les prises jusqu’à obtenir satisfaction. L’art de jouer un rôle et de véhiculer une émotion avec justesse requiert patience et bienveillance. Avec les comédiens comme avec les collaborateurs, empathie, écoute et droit à l’erreur sont de mise. Le tout sans perdre de vue les contraintes logistiques : location des décors, météo, équipes de tournage disponibles (et rémunérées) pour une courte durée, etc..
Rentabilité : culminer au box office
Comme dans une start’up, le réalisateur doit gagner la confiance d’investisseurs pour voir aboutir son projet. Il obéit à des enjeux financiers de taille, qu’il doit concilier avec son art et/ou le message qu’il porte. Si la cause est noble, il doit aussi composer avec les producteurs qui eux, souhaitent avant tout rentrer dans leurs frais. L’indicateur de performance est ici le nombre d’entrées dans les salles obscures. En tant que manager, il faut vous demander comment se mesure votre succès.
Prise de décision : donner le »final cut »
Comme la manager agile, le réalisateur doit savoir trancher. C’est lui qui décide quand une prise est bonne. Lui qui donne le clap de fin. Tout en restant fidèle au scénario, il crée le contexte favorable pour que chacun exerce ses talents. Pas de figuration : tout le monde a son rôle à jouer. En entreprise comme dans le 7e art, le manager agile déroule le tapis rouge à ses équipes et les aides à gravir les marches de la réussite. Sa priorité : que tout se termine par un happy end.