Manager ou super-héros ?

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Alors que le succès des blockbusters emmenés par les super-héros ne se dément pas au cinéma depuis des décennies, leur évolution au sein de ces fictions est bien réelle. Leurs adaptations aux transformations de la société, leurs évolutions personnelles sont notables en ce sens que ces personnages deviennent plus complexes dans des sociétés plus elles aussi plus complexes, mouvantes, rapides.

Et ces héros médiatiques ne sont pas les seuls à traverser de grands changements dans leur « travail » et leur mode de vie. Dans la vie réelle, les managers de toutes nos entreprises et organisations publiques sont confrontés à des changements majeurs. Particulièrement impactés par la transformation et la complexification de nos modes de fonctionnement, et face à des défis grandissants, et si les managers et leurs aventures trépidantes du quotidien ne sont pas diffusées au cinéma, ils présentent pourtant de vraies similitudes avec les super héros… Démonstration.

La double identité : photographe pour Spiderman, journaliste pour Superman, CEO pour Batman et Iron Man, cambrioleuse pour Catwoman, secrétaire pour Wonder Woman… la double identité est un des facteurs qui caractérisent le super-héros. Et le manager n’est pas en reste, relais de la stratégie et interlocuteur de terrain, il doit concilier deux postures un peu différentes. Au cœur-même de la mission du manager, la gestion du paradoxe de cette double identité est fondamentale pour piloter son équipe. Au contraire du super-héros, qui doit absolument tenir son « autre identité » secrète, le manager est plutôt encouragé à faire preuve de transparence pour asseoir sa légitimité et son leadership.

La mission : sauver la planète, combattre le crime, lutter contre les injustices… les super-héros ont des missions guidées par des valeurs et une vision claire du bien et du mal. Sans parler de bien et de mal les managers sont également investis d’une missions précise en ligne avec la vision et les valeurs de leur organisation. Au cœur du système, le manager est là pour transmettre cette vision et tout mettre en oeuvre pour la traduire de façon opérationnelle avec ses équipes. Contrairement aux managers, le super-héros agit lui, le plus souvent, seul même-si la tendance est au regroupement et à la coopération des super-héros pour lutter contre le mal. De là à établir un lien avec la constitution de communautés managériales pour la progression collective et individuelle il n’y a qu’un pas… Et si les avengers, la justice league, les x-men, les 4 fantastiques, les gardiens de la galaxie… se réunissent rarement pour des sessions de codéveloppement, le partage de bonnes pratiques et l’entraide est à l’oeuvre même pour ses surHommes.

Les supers-pouvoirs : si on regarde attentivement ce qui est aujourd’hui demandé à nos managers, on est parfois proche de l’incantation : être expert mais pas trop, être dans la régulation mais pas le contrôle, favoriser l’engagement et la communication, laisser la place aux initiatives et la créativité, être générateur d’innovation, marquer son courage et sa légitimité… beaucoup de qualités et de compétences pour des collaborateurs qui sont eux-mêmes contraints par le changement, en proie à et des questionnements et face à l’évolution des attentes de leurs N-1 et l’exigence de performance… Les managers auraient-ils une capacité à devenir des surHommes? De façon différenciée avec le manager, le super-héros acquiert souvent un peu par hasard ses supers-pouvoirs alors que rarement un manager peu à l’aise qui serait piqué par une araignée deviendra un super manager. Ici pas de magie, pas de transformation, pas d’origine cryptonienne mais plutôt des programmes de Talent Management, de la formation ou du coaching pour devenir le manager attendu et aligné avec les attentes de votre « Wayne Enterprise »

Le dark side : syndrome de l’imposteur, sentiment d’illégitimité, difficultés relationnelles passagères… les tourments du manager sont fréquents et leurs sources nombreuses. La complexité des super-héros, de leur histoire et des enjeux auxquels ils font face est elle aussi un facteur d’incertitude et de questionnement. Il est aussi bien souvent le déclencheur de leur action super-héroïque et de leurs supers-capacités. Leurs réalisations positives, la démonstration de leur utilité, les encouragements et la reconnaissance de la foule sont aussi très clairement un facteur de motivation puissant qui les pousse à combattre ce « dark-side ». Comme le super-héros et comme tous les collaborateurs de l’organisation, le manager doit pouvoir lui aussi s’appuyer sur les réussites de ses équipes, leurs signes de reconnaissance et ceux de sa hiérarchie pour conserver son engagement dans une idée de cercle vertueux et positif au sein de l’organisation.

Ainsi, si le parallèle super-héros/manager peut se dessiner, la différence se marque clairement au niveau du pilotage et de la répartition du travail et des responsabilités. Missions primordiales et ardues pour le manager, déléguer et responsabiliser à bon escient ne font pas vraiment partie de la panoplie des super-héros… une différence essentielle qui donne toute sa dimension au management. Et vos managers alors, des supers-héros du quotidien ?

Pour terminer si vous voyez passer vos collaborateurs ou collègues managers passer en costume moulant et cape fluo dans l’open space, cest qu’ils auront pris cet article trop au sérieux ou que votre séminaire thématique vient de commencer et que vous avez manqué le début…  

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