Time to market trop long, essoufflement des ventes, trop forte compétitivité et manque d’imagination… Les entreprises ne peuvent plus se permettre d’avancer seules. Aujourd’hui, les offres doivent répondre à de réels besoins et être parfaitement fonctionnelles. Afin de créer des concepts inédits, créatifs et d’utiliser les expertises techniques toujours plus variées des secteurs marketing, R&D et expérience utilisateur, les entreprises ont adopté les LABS : les espaces dédiés à l’innovation.
Véritable tendance émergente, les Labs sont un véritable levier de nouvelles idées, de rapidité et de réussite. Dans ces espaces dédiés, de nouvelles valeurs voient le jour toujours plus centrées expérience utilisateur. Lieux d’ouverture d’esprit et de communication, tous les domaines d’innovation sont concernés : innovation agile, digitale, développement du capital humain… Les objectifs sont multiples : favoriser les échanges humain, de compétences et d’expertises, valider ses performances, pouvoir effectuer des tests utilisateurs grâce à des prototypages rapides et des formations rapides… Bref, favoriser l’intelligence collective en encourageant la convivialité. Les dirigeants ont bien cerné les avantages qu’offrent les Labs, et ces espaces voient le jour au sein de grands groupes privés, comme au sein de plus petits acteurs ou publics.
Pour en citer quelques un :
« 3DEXPERIENCE Lab » annoncé depuis le 9 novembre par Dassault Système, sera donc un laboratoire dédié à l’innovation et un accélérateur de start-up dans les domaines de l’amélioration de la vie quotidienne et de l’environnement urbain.
« Lab’innovation », une offre Capgemini qui comprend différentes activités : « exploration vision », « Incubator Platform », « Digital Day », « Fab’lab » et « Digital Factory »
Ou encore Sidewalk Labs, un laboratoire Google, qui vise à mieux organiser les villes de demain.
Afin de comprendre comment l’innovation est perçue et comment elle se traduit dans les entreprises françaises, l’institut CSA a réalisé une étude en partenariat avec Aktan, auprès de 200 dirigeants d’entreprises de 250 salariés et plus. Il en ressort que 72% des dirigeants considèrent que les entreprises françaises sont innovantes, et 83% estiment que leur propre entreprise est innovante. Une perception premièrement développée parmi les chefs d’entreprises de plus de 500 salariés et dans les secteurs de l’industrie, des services et du commerce.
Pour 88% des dirigeants, l’innovation est prioritaire ou importante pour un bon développement de l’entreprise et plus d’un dirigeant sur deux a déjà mis en place un espace dédié à l’innovation. L’innovation est donc bien ancrée dans les stratégies de développement des entreprises françaises.
L’étude met en avant les 3 démarches d’innovation principale chez les dirigeants ayant mis en place un espace dédié. Ainsi, 37% ont mis en œuvre des projets spécifiques de produits ou services, 32% la création d’un service dédié à l’innovation et 15% la création d’un Lab.
De plus, 85% des dirigeants considèrent que le développement d’un espace dédié à l’innovation revient à mettre en place une stratégie globale de transformation de l’entreprise. Enfin, 60% des dirigeants ayant réalisé un espace dédié ont recruté ou ont prévu de recruter des ingénieurs (41%), des data scientists (15%), des designers (12%) et des ergonomes (5%). Ces chiffres démontrent cependant que les dirigeants délimitent leurs critères de recrutement à des profils scientifiques afin de répondre à des produits technologiques, délaissant les profils de designers ou d’ergonomes, qui sont pourtant la clé de la réussite pour un projet centré sur l’utilisateur.
Des initiatives qui n’ont certainement pas fini de nous surprendre, et parmi lesquelles les entreprises de France continueront de s’inspirer pour leur management interne. La question centrale reste ici l’accompagnement au changement et l’accompagnement de la transformation induite par ces nouvelles méthodes collaboratives. Si les entreprises ne définissent pas une stratégie précise de management et d’accompagnement en amont, ne prennent-elles pas le risque de laisser le système leur échapper ou ne pas être utilisé de façon optimum ? Reste donc à définir comment tirer le meilleur parti de ces innovations collectives.