Baisse des dotations de l’état, augmentation de la demande de services publics locaux, réorganisation territoriale… Tant de bouleversements à affronter pour le secteur public en ce début d’année. Les employeurs publics, maires et présidents d’intercommunalité, doivent comprendre et analyser les tendances sur les politiques de gestion des ressources humaines s’ils souhaitent développer un service public de qualité. Ainsi, l’AMF (Association des Maires de France et des présidents d’intercommunalité), la FNCDG (Fédération nationale des centres de gestion de la fonction publique territoriale) et le CNFPT (Centre National de la Fonction Publique Territoriale) ont publié l’étude « Tendances de l’emploi territorial et politiques RH des CT et des EPCI ». Cette étude, réalisée avec le CSA sur la base d’un échantillon représentatif des employeurs publics locaux met en avant les visions des élus sur les points qui suscitent le plus d’interrogations : effectifs et recrutement, mutualisation, gestion des compétences, qualité de vie au travail et égalité professionnelle.
UNE BAISSE DES EFFECTIFS ET DES RECRUTEMENTS ?
Face à la baisse des dotations de l’état, les intentions de recrutements se retrouvent fortement modifiées. Malgré tout, les dépenses de personnels ont tendance à stagner pour la moitié des collectivités interrogées et même à augmenter pour 40%, en raison de l’aménagement des rythmes scolaires.
Selon 74% des employeurs, la baisse des dotations de l’état touchera la politique RH de leur collectivité. Cela produira un impact sur le recrutement pour 87% des interrogés. Dans un second temps, cela se répercutera aussi sur la gestion des contrats, la rémunération et l’avancement. Ainsi, c’est moins d’une collectivité sur cinq qui a pour projet de recruter.
Cependant, des recrutements auront bien lieu. Et ce seront pour la plupart des emplois permanents. Mais selon 52% des employeurs, les recrutements seraient des remplacements de départ. Autrement dit, peu de création d’emplois en perspective.
LES MOTIVATIONS DE LA MUTUALISATION
Les tendances sont à la mutualisation, qui consiste en la mise en commun de moyens entre les différentes structures. L’étude nous dévoile les motivations de ces démarches de mutualisation qui concernent 63% des collectivités. Révélant ainsi que pour les employeurs, ces démarches ont été mises en place majoritairement afin de réduire les coûts, d’optimiser l’organisation et la qualité des services rendus. Puis en second plan pour l’accroissement de l’expertise et la mobilité du personnel.
La mutualisation concerne donc principalement l’aménagement et le développement de l’urbanisme et les services techniques. Elle concerne également la culture, la sécurité, le social, le sport et la santé. Certaines missions ainsi mutualisées ont pu résister à la baisse des engagements de l’état.
LES AXES D’AMELIORATION DE LA GESTION DES COMPETENCES
Les collectivités n’ont pas toutes les mêmes politiques de management des ressources humaines. Elles développent et mettent en place différentes actions. L’étude nous révèle de plus qu’elles disposent pour 70% d’entres elles de fiches de poste et 46% d’un plan de formation au delà du 1% obligatoire.
Dans une optique d’amélioration de la gestion de la masse salariale, les employeurs ont répondus qu’ils ont prévus pour 2016 d’accorder plus d’importance à la formation (79%), de généraliser les entretiens professionnels (72%), d’améliorer le dialogue social (71%), d’organiser une réflexion sur le temps de travail (51%) et d’adapter le régime indemnitaire (43%).
QUALITE DE VIE AU TRAVAIL ET EGALITE PROFESSIONNELLE
Les actions sociales, obligatoires pour les collectivités et les EPCI, ont pour objectifs d’améliorer les conditions de vie des agents et de leurs familles, notamment dans les domaines de la restauration, du logement, de l’enfance et des loisirs. Ainsi, différents dispositifs d’actions sociales sont mis en place en fonction des collectivités. Les répondants dévoilent alors que 58% d’entre eux ont fait l’inventaire des risques professionnels, 31% sont engagés dans une lutte contre les discriminations et pour l’égalité hommes/femmes.
L’étude nous révèle ensuite que le taux de féminisation dans la fonction publique territoriale est de 61%. Cependant, on note des disparités entre filières avec par exemple 96% dans la filière médico sociale, 82% dans la filière administrative contre 4% au sein du secteur incendie et secours.
Les élus espèrent améliorer la qualité de la politique des collectivités territoriale, en dynamisant et en renouvelant leurs méthodes. L’AMF, la FNCDG et le CNFPT espèrent par le biais de cette étude mettre à la disposition de tous des outils afin de dégager les tendances et d’ouvrir le débat face aux interrogations. Arriveront-ils à maintenir la place de l’humain à son juste niveau d’importance dans les actions de 2016 ? Pourront-ils permettre aux individus d’être les principaux bénéficiaires de ces modifications ?
L’étude : Tendances de l’emploi territorial et politiques RH des CT et des EPCI